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Les espaces de travail ou comment l’environnement façonne nos usages dans les échanges


Un espace de travail est bien souvent en entreprise un indicateur important du positionnement hiérarchique. On n'en est pas encore à déterminer quels sont ceux qui ont les plus hautes fonctions dans l'entreprise en ne regardant uniquement que la taille et la luminosité de leur bureau .... quoique ....

Blague mise à part, la répartition des salariés dans les espaces et les bureaux tient bien moins compte des processus et des activités que de l’organisation hiérarchique et de la reproduction de l’organigramme de l’entreprise. Le cloisonnement fonctionnel et la séparation en silos des services se retrouvent spatialement : chacun à sa place et chacun dans sa section qui lui est dédiée.

Comme l’organisation cloisonnée par fonctions et services ne facilite pas la transversalité, n’en est-il pas de même de l’organisation spatiale ? N’est-elle pas un frein face aux nouveaux enjeux de collaboration et de partage ? Enlever les cloisons physiques ne permettrait-il pas de supprimer les cloisons fonctionnelles et de libérer ainsi les esprits et la créativité ? Alors, tous dans des openspaces ?

L’alternative des openspaces : décloisonner pour libérer la circulation de l’information ?

Décloisonner, c’est supprimer physiquement des barrières, mais c’est aussi les ôter psychologiquement. Les openspaces vont être l’ultime résultat des décloisonnements. Une proximité physique rendant possible des échanges rapides et informels.

Travailler en openspace, c’est être, pour un manager, aux côtés de ses troupes, pour un meilleur partage de l’information et des idées. Mais, il faut bien le souligner, c’est aussi perdre en termes d’image et de prestige, car plus de beau bureau pour marquer son autorité.

Mais, pour le salarié lambda, c’est une bonne chose, non ? Plus de parois, plus de bureaux aquarium qui se succèdent, une vue à 360° complètement dégagée et ouverte sur l’espace …. Et sur ses collègues. Et, par là, plus d’intimité, plus de confidentialité et, surtout, l’augmentation des nuisances sonores. L’information est peut être facilitée, mais les conflits aussi et ils s’étendent beaucoup plus vite [1] ...

Travailler dans un espace ouvert s’avère plus complexe qu’il n’y paraît. Et, on va être confronté à des différences d’adaptation et d’acceptation générationnelle. Les jeunes générations auront moins de difficultés et apprécieront plus volontiers de fonctionner et de travailler dans des lieux ouverts. Ce qui sera moins le cas pour les seniors.

Supprimer toutes les barrières et les cloisons, est-ce réellement la seule alternative à la libération de l’information et à sa libre circulation ?

Des lieux de vie et de convivialité au service des échanges et de la créativité

On le voit, l'immobilier est devenu un outil essentiel de communication au même titre que les outils virtuels. Il faut privilégier les lieux où chacun puisse se rencontrer et discuter. Ces lieux vont être porteurs de convivialité. Ils vont permettre de se connaître, de se découvrir et, par conséquent, faciliter la coopération. Multiplier ces endroits d’échanges informels, c’est multiplier les interactions spontanées, les plus innovantes et les plus créatrices.

Sans s’abandonner à la destruction totale des cloisons, il peut se révéler essentiel de réduire les espaces individuels et d’augmenter les espaces communs. Les échanges s’en trouveront facilités.

Ne pas supprimer totalement les zones de travail individuelles est important, car il faut pouvoir jongler entre des moments de travail solitaire et des moments de travail en équipe. Les deux sont nécessaires pour permettre d’alterner différents modes de travail qui vont nécessiter de la concentration, de rechercher de l’information, d’échanger formellement ou informellement, ou même de se ressourcer ou de se détendre. Cette mobilité d’un lieu à un autre est grandement facilitée par les outils mobiles (ordinateurs portables, Smartphones, tablettes...), pourquoi s’en priver ?

Les espaces pour répondre à ces attentes se doivent d’être modulables et flexibles. Outre les zones d’échanges informelles, il peut être envisagé de dédier des salles à l’émulation et la créativité collective, sur le modèle de Google, qui laisse en libre accès à ses collaborateurs des salles et du matériel technologique et des jeux, pour permettre à ses salariés d’exprimer leurs talents et d’innover.

Ce qui va être important dans la communication, qu’elle soit facilitée par les outils virtuels ou bien encore par le développement de lieux d’échanges, cela va être de stimuler la production d’idées et l’innovation afin que les équipes deviennent la principale source de performance et la première ressource durable des entreprises.

[1] E. Maclouf, Espaces de travail et management, Revue de gestion des ressources humaines, 2011.

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